Les spécialistes de l’enfance sont unanimes : la fessée n’est pas une bonne chose pour l’enfant. Elle n’a aucune valeur éducative. Aucun châtiment corporel n’en a.
Ces châtiments corporels sont des violences se voulant éducatives, pouvant être une tape sur la main, pincer, pousser, tirer les cheveux …
Selon la Fondation pour l’enfance, 85% des parents français ont recours à des violences dites éducatives (chiffres de 2013). Avec la croyance bien ancrée qu’elles sont justifiées, utiles, qu’elles aident l’enfant à être plus calme et respectueux.
Alors que c’est tout le contraire : les violences sont humiliantes pour l’enfant, elles impriment une marque indélébile, celle que le plus fort a toujours raison, celle que la violence est une réponse aux problèmes. Elles vont pousser l’enfant à recommencer par la suite, à mentir. Pire, elles sont très mauvaises pour sa santé présente et à venir.
Comme le dit le Dr. Muriel Salmona, psychiatre, « deux grandes études publiées dans les revues internationales Pediatrics en 2013 et CMJA en 2014 ont permis d’attribuer aux punitions corporelles 6 à 12% des troubles psychiatriques dans la population générale (troubles de l’humeur, troubles anxieux, hyperactivité, conduites addictives, risque suicidaire, troubles de la personnalité comme les personnalités borderline, schizotypiques, asociales), et un risque plus grand de troubles cardiovasculaires, pulmonaires, de l’immunité, d’arthrites, de douleurs chroniques et d’obésité.
Elles sont également à l’origine d’atteintes neuro-biologiques et corticales du cerveau, et de modifications épigénétiques, ces atteintes étant liées au stress, au dysfonctionnement des systèmes de régulation de la réponse émotionnelle et à l’excès de production de cortisol qui est neurotoxique. Le cerveau des enfants est particulièrement vulnérable à la violence. »
Pour les défenseurs de la fessée, « c’était mieux avant ». Ils.elles disent : « j’en ai reçu des fessées, ça ne m’a jamais fait de mal ». Peut-être que cela ne leur a pas fait de mal, mais c’est différent pour beaucoup d’autres enfants devenus adultes.
La fessée et les châtiments corporels sont souvent la marque d’une abdication du parent, c’est un aveu d’impuissance. C’est l’échec de la communication et la fin du dialogue, nécessaire à l’éducation.
Avec les châtiments corporels, on transmet la violence d’une génération à une autre, on la perpétue.
Voir l’interview du Dr. Muriel Salmona, psychiatre, dans la rubrique Allodocteurs de France Info
Voir l’article « Fessée, claque, punition, pourquoi les psy sont contre » sur le site de Madame Figaro
Voir l’avis de « 5 pros de l’enfance » sur la fessée, sur le site Enfant.com