C’est un argument qui est utilisé pour minimiser les alertes météorologiques. Pour y répondre, la formule à retenir serait : « anormalement chaud ».
Qu’il fasse chaud en été est bien sûr une évidence, et que des canicules surviennent parfois est attendu. Mais le problème, c’est qu’il fasse à ce point chaud. Et que l’on subisse des épisodes de canicule et de sécheresse aussi fréquemment, et aussi longtemps. Et que le climat mondial se réchauffe de plus en plus.
Ce n’est pas du tout normal, c’est un dérèglement, et cela est dû aux émissions de gaz à effet de serre.
Voir l’article du Point « Records de chaleur en juin 2019 et 2020 dans le monde »
Voir l’article du Parisien « L’année 2020 déjà anormalement chaude »
Voir l’article de l’Express « 54,4°C à l’ombre dans la vallée de la Mort, une température record sur Terre ? »
Voir le site de Météo France « Été 2020 en France : chaud et sec »
Voir le site de Météo France « Juillet 2020 : mois de juillet le plus sec depuis 1959 »
Les climatologues prévoient que cela continue, et que l’on subisse à l’avenir des vagues de chaleur de plus en plus longues et de plus en plus intenses. D’après Camilo Mora, professeur à l’université d’Hawaï et auteur d’études sur le climat et les océans : « Même si nous faisons mieux que les objectifs de l’accord de Paris, environ la moitié de la population mondiale sera exposée à des vagues de chaleur meurtrières d’ici 2100 ».
Voir l’article de Futura Sciences « Les vagues de chaleur font suffoquer la Terre depuis les années 50 »
D’après Sophie Portier, responsable Responsable Fonds Tourisme Durable chez l’ADEME, c’est un biais cognitif qui est à l’œuvre, le biais de disponibilité.
C’est le biais selon lequel « nous ne retiendrons que l’évènement le plus récent qui devient alors notre nouvelle base de référence pour évaluer la réalité actuelle ou définir nos actions futures. »
Elle explique : « c’est particulièrement vrai concernant notre ressenti des températures et ce que nous considérons comme les normales de saison. En effet, les normales de saison sont réévaluées tous les 10 ans par Météo France mais du coup, nous perdons une vison climatique plus long terme qui permet vraiment de juger du dérèglement climatique. Les cinq dernières années ont été les années les plus chaudes jamais enregistrées. Donc si elles deviennent la nouvelle norme des normales de saison, nous allons perdre la perception psychologique d’un réchauffement climatique qui s’amplifie lorsque nous regardons le bulletin météo chaque jour… ».
Voir l’article de Sophie Portier « Les biais cognitifs et le changement climatique » sur LinkedIn