Non, on ne jouit pas quand on est la victime d’un viol. Odile Fillod, spécialiste des questions de sexe et de genre, rappelle que « jouir, c’est éprouver de la joie, du plaisir : un état de bien-être physique et moral. Dans le domaine de la sexualité, en particulier, ce verbe signifie ‘éprouver le plaisir sexuel jusqu’à son aboutissement’. »
Il peut y avoir une réaction physiologique chez la femme lors d’un viol, comme le vagin qui s’humidifie, mais cette lubrification vaginale est un réflexe, une réponse du corps pour se protéger et atténuer le traumatisme. De la même manière, un homme peut avoir une érection réflexe pendant un viol, alors qu’il ne désire pas la relation sexuelle.
Une femme peut aussi avoir des contradictions réflexes, électriques, pouvant faire penser à un orgasme, mais sans sensation de bien-être. Les femmes qui ont eu ce type de réactions ressentent de l’humiliation, du dégoût, et de la honte. Et vivent très mal le fait que leur corps ait réagi, à leur insu, augmentant leur sentiment de culpabilité. Dans le cas d’hommes violés, il peut y avoir une éjaculation, sans plaisir, de la victime. Avec le même sentiment de honte et d’humiliation.
Donc non, aucune jouissance dans le viol, qui n’est que violence et contrainte.
Voir l’article du Nouvel Obs : « ‘Jouir’ lors d’un viol : un traumatisme de plus pour les victimes »
Voir l’article « Peut-on jouir lors d’un viol » sur le blog de Catherine Solano, médecin, sexologue et andrologue
Voir le témoignage « Je suis un homme victime de viol » sur le site de Madmoizelle
Voir l’article « La perception de l’agression sexuelle chez des garçons qui en ont été victimes » de Michel Dorais, sociologue (p 87)