Chômage, Social

« Les chômeurs ne veulent pas travailler. »

92% des chômeurs ayant droit à l’allocation chômage sont en recherche d’emploi en France. Seuls 8% ne recherchent pas d’emploi. Si l’on ajoute ceux qui ne bénéficient pas de l’allocation chômage, ce taux passe à 12%, seulement. Il est donc faux de dire que les chômeurs ne veulent pas travailler.
Voir l’article du Figaro « Chômage : 12% des demandeurs d’emploi ne cherchent pas d’emploi »

Il y a 2,5 millions de chômeurs (chiffres INSEE d’août 2018), et seulement 300 000 emplois non pourvus. Et 1/3 de ces 300 000 recrutements est abandonné, faute de besoins ou de moyens des entreprises. Sur les 200 000 restants, il y a 50 000 recrutements qui vont continuer. Les 150 000 restants proposent des postes souvent peu attractifs, non pérennes, en horaires décalés, ou de courte durée. Dans la plupart des situations, plusieurs candidats se sont manifestés, mais ils n’ont pas été retenus.
Au final, seuls 18 000 emplois sont véritablement non pourvus faute de candidats (chiffres 2017).
Même si tous les chômeurs traversaient la rue, il n’y a tout simplement pas assez d’emplois en France, c’est donc là le véritable problème.
Voir l’article de France Info « Le vrai du faux. Non, il n’y a pas 300 000 emplois en attente de candidats »
Voir l’article de The Conversation « « Il suffit de traverser la rue… » : la ritournelle des emplois non pourvus »

Dans notre société, nous nous définissons encore beaucoup par notre travail, par notre profession. La question « qu’est-ce que vous faites dans la vie ? » est peut-être la deuxième question que l’on pose à quelqu’un qu’on vient juste de rencontrer. Personne n’aime être au chômage. Le chômeur ou la chômeuse peut-être touché.e par un sentiment de honte, d’inutilité, de ne plus tout-à-fait être intégré.e. Les demandeurs et demandeuses d’emploi sont souvent exposé.es au stress, à la dépression. Ils.elles sont plus souvent en mauvaise santé. 10 000 à 14 000 décès seraient imputables au chômage d’après une étude de l’Inserm. Le risque de décès est 3 fois plus important pour une personne au chômage que pour une personne en activité.
Voir l’article du Nouvel Obs « Stress, dépression, addictions : être chômeur nuit gravement à la santé »
Voir l’article du Huffington Post « Comment le chômage vous engloutit et tue votre vie sociale »
Voir la vidéo de BFM TV « Portrait d’un chômeur de longue durée »
Voir la vidéo de CNEWS « Portrait de Cathy, ex-chômeuse de longue durée, qui revient sur le calvaire qu’elle a vécu »

Cette idée fausse est dangereuse, car elle peut être utilisée pour justifier un manque d’action publique.
Voir l’analyse de Clément Viktorovich « Pour les macronistes, la misère serait un choix… « 

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