C’est une réputation qui colle à la peau des Roms, pourtant, l’extrême majorité des Roms ne sont pas des criminels. Ils travaillent ou cherchent à travailler.
D’après Grégoire Cousin, juriste spécialiste de la question rom à la Maison des sciences de l’homme à Paris, « les activités criminelles concernent très peu de gens, à moins de considérer que la mendicité est un délit, évidemment. Certes, il y a eu des cas de vol ou de prostitution motivés par le remboursement de dettes prohibitives contractées en Roumanie – c’est le système de la “kamata”, qui voit les taux d’intérêt doubler tous les mois –, et bien sûr tous les Parisiens connaissent les “fausses sourdes-muettes”, ce groupe de jeunes filles en rupture avec leur famille qui fait signer des pétitions aux touristes pour mieux les détrousser, mais rien qui ressemble de près ou de loin à des réseaux organisés, comme certains les fantasment. »
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Les Roms sont des citoyens européens, ils ont donc le droit d’entrer et de s’installer sur le territoire français, comme n’importe quels européens. Leur nombre est estimé entre 15 000 et 20 000 seulement, et ils viennent avant tout pour trouver du travail.
Médecins Du Monde mène 4000 consultations par an avec les Roms précaires, et la majorité d’entre eux répondent qu’ils veulent s’intégrer et trouver du travail.
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Voir la vidéo du Huffington Post « On a rencontré des Roms menacés en raison du mythe des « voleurs d’enfants »
Mendier et jouer de la musique dans le métro sont des activités extrêmement visibles, ce sont celles que les gens retiennent. Mais pourtant, la majorité des Roms est invisible, et travaille pour survivre.
Céline Bergeon, géographe au laboratoire Migrations internationales, espaces et sociétés (Migrinter), explique que « certains Roms sont biffins – ils récupèrent ce qui peut l’être dans les poubelles des quartiers aisés et monnayent ces objets sur le marché aux puces. La ferraille qu’ils ramassent et revendent aux ferrailleurs est une autre niche économique assez répandue. Ces personnes souvent peu qualifiées font aussi des boulots d’intérim, dans les abattoirs par exemple ou dans les activités de ménage… ».
Ils font aussi des emplois saisonniers, notamment dans l’agriculture.
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Le problème est surtout que les Roms sont une minorité extrêmement discriminée, et qu’on ne leur donne pas l’opportunité d’accéder à du travail.
Il est difficile de leur reprocher de travailler dans « l’économie grise » alors que les « mesures transitoires » prises en France les excluent du marché du travail. Il n’y a que quelques dizaines de professions listées « en tension » qui leurs sont accessibles (informaticien, aide-soignant, cuisinier, poissonnier, médecin ou mannequin…).